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Le chêne à Guillotin et de l’étoile
Un arbre extraordinaire et symbole de protection
Vous serez sûrement étonné devant sa circonférence hors normes et ses branches gigantesques qui lui donnent fière tenue… Autrefois appelé Chêne des rues Éon en mémoire d’Éon de l’Étoile, cet arbre remarquable situé à Concoret, aurait entre 800 et 1000 ans. Il doit son nom à l’abbé Guillotin, prêtre réfractaire qui trouva refuge dans le creux de son tronc durant la Révolution. Cette version semble venir d’un autre fait de la même époque : Un certain Joachim Masson, lui aussi prêtre réfractaire, se dissimula à l’intérieur du chêne pour échapper à des révolutionnaires. Il ne devra son salut qu’à une toile d’araignée tissée en quelques heures devant l’orifice de l’arbre… Certains y verront sans doute une démonstration de l’existence de forces supérieures… Et vous ?
Le chêne à Guillotin a été classé arbre remarquable en 2017.
L’état de santé de ce chêne pédonculé, dont le tronc creux frôle les dix mètres de circonférence, a nécessité la mise en place d’un suivi sanitaire et des mesures de gestion conservatoires (obstruction de l’entrée dans le tronc et promenoir en bois autour de l’arbre) afin de concilier sa survie et le flux touristique qu’il suscite. Des opérations de sauvetage ont également été menées par l’Office National des Forêts pour tenter d’amoindrir les lourdes blessures occasionnées par les intempéries.
Le chêne rescapé des forges sous terre
Peu de grands chênes subsistent en Brocéliande. Pendant 3 siècles au moins, les Forges les ont dévorés. Mais les rares survivants rappellent quelle a pu être la splendeur de la forêt aux temps successifs des druides, des moines et des chevaliers. Le plus ancien de tous a la bonne idée d’être d’un accès aisé. Au bord d’une route, le chêne à Guillotin montre son tronc noueux et torturé. Ses branches pourraient être des arbres, et dans l’épaisse peau ridée de son écorce, s’ouvre une caverne, sombre et secrète. L’ancêtre des arbres de Brocéliande est creux ! Il n’y a guère encore, les enfants entraient par dizaine dans le tronc noirci. Aujourd’hui, mieux vaut éviter ce jeu, douloureux pour un être aussi si ancien.
L’abbé Guillotin
Nous sommes en 1791, la révolution fait rage dans toute la France, et même dans la contrée magique de Brocéliande. A cette époque y réside un abbé, Pierre-Paul Guillotin. Il accepte de prêter serment comme il l’est demandé à tous les religieux de cette époque, mais pas le serment entier ce qui le fait remarquer par les autorités.
Malgré cela il continue à officier à Concoret, baptisant, mariant, donnant le dernier sacrement, aux villageois qui lui sont restés fidèles, ainsi qu’a la religion catholique. Tout les autres prêtres de la région partent en exils, quand lui reste à demi toléré par les autorités, tant qu’il reste tranquille.
Les années sombres
Nous sommes en 1794, du fait de sa popularité l’abbé Guillotin s’est mit les autorités à dos. Maintenant il se cache pour officier, car il est traqué, mais il refuse d’abandonner sa paroisse. On dit qu’il passe de maison en maison pour échapper à ses poursuivants, cacher pas les fidèles qui sont restés croyant.
Et on raconte même qu’une nuit alors qu’il officiait clandestinement la garnison est arrivé par surprise pour l’arrêter. Il réussit à s’enfuir et se met à courir, courir, courir.
Hélas il est loin maintenant de toute maison amie, et il sait qu’il va vite fatiguer. Il entends au loin les chiens qui suivent sa trace. Alors il traverse un ou deux ruisseaux pour tenter de les semer, s’enfonçant toujours un peu plus dans les bois.
Quand soudain il aperçoit au loin un chêne, le plus gros chêne de la région. Alors Guillotin se souvient, il y a un trou au milieu de ce chêne, suffisamment grand pour que plusieurs personnes puissent y rentrer. Il va pouvoir s’y reposer, de toute façon il ne peut plus courir, il est trop fatigué.
Le chêne entre histoire et légende
L’abbé Guillotin à réellement existé, et officié à Concoret pendant la révolution Française. Il a pu le faire plus ou moins à découvert selon les moments. Les autorités locales n’étant pas toujours très sereine sur le fait d’arrêter le dernier abbé de Concoret. La réaction des habitants risquant d’être violente.
On a aucune trace officielle sur le fait qu’il se soit caché dans le chêne, on attribuerait plutôt ce fait à Joachim Masson un prêtre réfractaire, aussi pendant la révolution. Mais cette histoire se serait plutôt passé du coté de Mauron dans un chêne qui a depuis été abattu.
Ensuite l’histoire s’est déplacé vers le chêne que nous pouvons visiter aujourd’hui, puis s’est mélangés avec l’histoire de l’abbé Guillotin en 1979 dans « La toile d’araignée miraculeuse » d’Henri Thébault. Comme vous pouvez le comprendre cette histoire est un mélange entre le vrai et le conte, comme souvent il peut arriver. Je vous en ait livré ma version aujourd’hui.
Vous pouvez visiter le chêne gratuitement. On ne peut plus rentrer dans son tronc le chêne se refermant petit à petit les années passant. Mais on peut toujours voir le trou. Il se situe au lieu dit Crozon à Concoret dans le coeur de Brocéliande.