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La légende arthurienne au sein d’une église chrétienne…
Dans le petit village de Tréhorenteuc, l’église Sainte-Onenne abrite de surprenants vitraux…
Une sainte protectrice : sainte Onenne
Construite au XIIe siècle, l’église de Tréhorenteuc a pour patronne Sainte onenne. Fille du roi Judicaël, elle nie son héritage royal et décide de vivre à Tréhorenteuc . Des légendes grandioses l’entourent : on raconte qu’elle aurait reçu le baiser de la Vierge à qui elle aurait offert des roses… Sainte Onenne serait même enterrée sous l’église !
Une église exceptionnelle pour un abbé exceptionnel
En 1942, l’abbé Gillard est nommé recteur de Tréhorenteuc, petit village isolé. Les habitants se sont détournés de la foi, l’église tombe en ruine…. Quel triste paysage pour l’abbé ! Mais il est un original : il est convaincu que les religions propagent toutes la même foi ! Et quand il découvre la puissance des légendes en Brocéliande, il décide de modifier son église pour mettre en valeur l’évangile à travers le mythe du Graal…
Pendant 12 ans, l’abbé finance la restauration de son église. Années après années, l’église prend la forme qu’on lui connait aujourd’hui grâce au soutien des paroissiens et des collectivités. Elle perd son aspect poussiéreux pour revêtir une parure légendaire, où foi et légendes se confondent…
L’église du Graal
La forêt de Brocéliande abrite la seule église au monde consacrée à la légende du Graal. Simple et dépouillée, vêtue de schiste pourpre, elle réunit, par la volonté d’un prêtre hors du commun, la mémoire des Celtes, la religion chrétienne et les récits de chevalerie. Au cœur du village de Tréhorenteuc, elle offre un ensemble mythique et mystique tout à fait exceptionnel…
Un prêtre hors du commun
L’abbé Gillard arrive à Tréhorenteuc en 1942. La population n’est alors pas vraiment tournée vers la pratique religieuse, la région est pauvre et la guerre durcit encore la vie. Mais le prêtre s’enthousiasme pour la force des légendes et la proximité de
Brocéliande . Pour lui, le message de l’Évangile et celui de la Table Ronde parlent le même langage. Pour lui, à travers toutes les religions, la foi est la même. À la lisière immédiate de la forêt des légendes, il se pense en successeur et héritier des druides. Alors, il entreprend de remodeler son église pour célébrer la foi, la tradition celtique, la légende du Graal.
2 Hommes au service de l’ABBÉ GILLARD
Les temps sont rudes, l’argent manque. Rien n’arrête pourtant le prêtre dans sa quête. A la fin de la guerre, les autorités lui confient 2 prisonniers allemands, 1 ébéniste et 1 peintre. Guidés par l’abbé Gillard, Karl Rezabeck et Peter Wisdorf réalisent le chemin de croix. Pour mieux relier la forêt, la légende, la religion, le prêtre choisit d’installer le déroulement de la Passion du Christ dans les paysages qui entourent Tréhorenteuc. Le siège de Merlin, le manoir de Gurwan, les landes apparaissent sur les différentes stations, tout comme les habitants de Tréhorenteuc, modèles bénévoles de Karl Rezabeck. Celui-ci exécute aussi les tableaux du chœur, consacrés aux légendes de la fontaine de Barenton, à l’apparition du Graal à la Table Ronde et à la famille royale de saint Judicaël et de sainte Onenne.
Symbolisme ou Ésotérisme ?
Jusqu’en 1962, l’infatigable abbé continue à peupler son église de signes et de symboles. Il fait réaliser les vitraux du chœur, qui résument en 3 temps le mystère du Saint Graal. D’abord la coupe de la première Action de grâce, puis la superbe grande verrière. Autour du Christ, mort et ressuscité, qui visite le fidèle Joseph d’Arimathie dans sa prison, les symboles chrétiens et celtiques se mêlent de références au compagnonnage. Le Graal, devenu lumineux, a reçu le Saint Sang. Le dernier vitrail dépeint l’apparition du saint Graal devant les chevaliers de la Table Ronde.
Une aventure intérieure
De son propre aveu, l’abbé Gillard était passionné de symbolisme, curieux de la mystique des nombres et des couleurs, des signes du zodiaque… Il faut consacrer du temps à cette petite église ; réfléchir, avant d’entrer, la sentence « La porte est en-dedans». Passer la porte de ce sanctuaire, tout entier dédié à la connaissance et au Sacré, c’est pénétrer la véritable aventure- intérieure qu’offre Brocéliande.
A la quête du GRAAL ?
Il y a tant de questions à poser et à se poser : qui est ce cerf blanc au collier d’or, et pourquoi une ancolie( Les Ancolies, plantes à fleurs du genre Aquilegia, sont des renonculacées vivaces. Les fleurs, au sommet d’un faisceau de longues tiges, sont élégantes) pousse-t-elle à ses pieds ? Pourquoi le bélier et le verseau sont-ils inversés de part et d’autre des fonds baptismaux ? Il faut chercher et trouver le nombre d’or, déchiffrer la symbolique de la grille de la chapelle de saint Eutrope. Se demander qui est la jeune femme vêtue de rouge aux pieds de qui tombe le Christ. Et même retrouver l’abbé Gillard parmi les personnages du chemin de croix !
En pratique : Visite libre de l’église de 10h à 17h en avril, mai, juin et septembre. De 9h30 à 17h30 en juillet et août. De 10h à 16h30 en février, mars, octobre et début novembre.
Attention : pour les visites en groupe merci de réserver un créneau horaire au 02 97 22 36 43 (forfait église de 13€).(tarif mis a jour en janvier 2019)